Illustrer l’instant absent

(ou comment je me suis vue en artiste.)

« Quand je peins je rêve, quand mon rêve a pris fin je ne me rappelle plus ce dont j’ai rêvé. Mais le tableau reste, le tableau est la moisson du rêve. » F.Hundertwasser

Ma première exposition, en 2017, à l’association Archipel à Toulouse, fut comme un coming-out. J’y ai exposé essentiellement des dessins spontanés réalisés au feutres Pitt et je l’ai intitulée « Illustrer l’instant absent ».

J’étais dans une période de vie compliquée, de deuil et de quête identitaire, une période où dessiner était redevenu une nécessité, un besoin irrépressible, comme au temps de mon adolescence.

H - dessin et collage - 40x30 - 2017

Illustrer l'instant absent, c'est quoi ?

• A l’origine il y a le flot des émotions, des pensées, des sentiments qui engendre une autre dimension, celle de l’imaginaire, ce monde magique peuplé de visions et de désir.

Une écriture automatique naît de tout cela car dessiner est ma façon de « dire », pour partir, pour rêver, mais aussi pour rencontrer l’autre. 

• C’est aussi un moyen de transformer la vie, ou un environnement que je trouve déceptif ou angoissant en quelque chose de plus acceptable, voire de transcendé.

Paradis perdu - Dessin - 40x30 - 2017

L’instant présent est achevé aussitôt commencé, alors je l’ai appelé instant absent.

C’est aussi poétique et évocateur, car quand je suis dans cet état créatif, je suis à la fois absente au monde et présente à moi-même, comblée, totalement vivante et connectée.

Une fois le tableau achevé, et le rêve posé sur la toile, il reste l’illustration de cet instant absent.